Lancement de la 3ème édition du programme « Villes et Territoires à Énergie Positive et Réduction des Émissions de Gaz à Effet de Serre » (Tepos) : Accélérer la décarbonation à l’échelle locale

Tendances principales

Accélération de la décarbonation au niveau local, massification de la rénovation énergétique, déploiement d’énergies renouvelables décentralisées, développement de l’autoconsommation collective, intégration des smart grids, renforcement des mobilités durables, adaptation des territoires aux enjeux climatiques.

Enjeux identifiés

Atteinte des objectifs nationaux de réduction des GES, transition vers une économie bas-carbone, sécurité énergétique, résilience des territoires face au changement climatique, acceptabilité sociale des projets, développement de compétences nouvelles, cybersécurité des infrastructures.

Décryptage complet

Le programme « Villes et Territoires à Énergie Positive et Réduction des Émissions de Gaz à Effet de Serre » (Tepos), piloté par l’ADEME, a officiellement lancé sa troisième édition le 15 septembre 2024, marquant une nouvelle étape dans l’accompagnement des collectivités locales françaises vers la transition écologique. Ce programme vise à soutenir les territoires dans leur ambition de réduire significativement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’atteindre une consommation d’énergie négative à l’horizon 2050. Il couvre un large spectre d’actions, allant de la rénovation énergétique des bâtiments publics et privés aux mobilités durables, en passant par le développement des énergies renouvelables (EnR) locales et l’optimisation de la gestion des ressources.

**Résumé Exécutif :** La 3ème édition du programme Tepos est une initiative stratégique visant à catalyser la transition énergétique et écologique au niveau local en France. Elle offre un cadre d’accompagnement méthodologique, technique et financier aux collectivités territoriales engagées dans la réduction de leur empreinte carbone. Les objectifs incluent la massification de la rénovation énergétique, le déploiement d’énergies renouvelables, la promotion des mobilités bas-carbone, et l’adaptation aux enjeux climatiques, avec un focus sur la mesure et la valorisation des performances.

**Aspects Techniques et Normes Applicables :** Le programme s’appuie sur des référentiels techniques reconnus et encourage l’adoption de normes environnementales et énergétiques strictes. Pour la rénovation énergétique, les standards tels que la RT 2012 (pour les bâtiments neufs récents), la RE 2020 (actuelle), et les labels de performance énergétique (comme le label BBC – Bâtiment Basse Consommation) sont des références clés pour les projets soutenus. Concernant les EnR, les normes de raccordement aux réseaux (par exemple, les normes IEC pour le solaire photovoltaïque), les certifications des installations (QualiPV, QualiBOi, etc.) et les réglementations sur les études d’impact environnemental sont primordiales. Pour les mobilités durables, les normes relatives aux infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE), les standards pour le développement des transports en commun propres (normes Euro pour les bus), et les politiques d’urbanisme favorisant les modes actifs (marche, vélo) sont intégrées. Les smart grids et le stockage d’énergie s’inscrivent dans des cadres techniques liés à la gestion de la demande, aux protocoles de communication (par exemple, OpenADR) et aux normes de sécurité des systèmes énergétiques (par exemple, celles de l’IEC pour les systèmes de gestion de l’énergie).

**Cas d’Usage Industriels Documentés :** De nombreuses collectivités ont déjà bénéficié des éditions précédentes. Par exemple, des villes comme Grenoble, qui a mis en œuvre un vaste plan de rénovation énergétique de son parc de logements sociaux et développé des réseaux de chaleur urbains alimentés par des EnR (géothermie, biomasse). D’autres territoires ont promu des projets d’autoconsommation collective (ACSC) dans des zones résidentielles ou tertiaires, réduisant ainsi la dépendance au réseau national et renforçant la production locale d’énergie verte. Des initiatives de mobilité sont également observables, telles que le développement de flottes de bus électriques ou à hydrogène dans plusieurs métropoles, ou la création de Zones à Faibles Émissions (ZFE) renforcées et de pistes cyclables sécurisées.

**Données Chiffrées Issues de Sources Fiables :** Selon les rapports de l’ADEME, le programme a permis, lors des précédentes éditions, de soutenir plusieurs centaines de collectivités, représentant un engagement de plus de 1,5 milliard d’euros d’investissements publics et privés. Les territoires Tepos affichent en moyenne une réduction de leurs émissions de GES de 20% à 30% sur 5 ans, et une augmentation de leur production d’énergies renouvelables de 15% à 25%. Les objectifs de la 3ème édition visent à intensifier ces efforts, avec pour ambition une accélération de la rénovation énergétique (objectif de 500 000 rénovations performantes par an) et une croissance significative de la part des EnR dans le mix énergétique local (atteindre 30% d’énergies renouvelables et de récupération dans la consommation finale d’énergie d’ici 2030).

**Comparaison ou Benchmark Technologique :** Comparé à d’autres programmes similaires en Europe, le programme Tepos français se distingue par son approche globale et son fort ancrage territorial. Il intègre non seulement les aspects techniques et financiers, mais aussi l’accompagnement des dynamiques sociales et organisationnelles locales. Les technologies favorisées, bien que souvent matures (solaire photovoltaïque, éolien terrestre, biomasse, pompes à chaleur), sont déployées de manière intégrée dans des écosystèmes territoriaux. L’accent mis sur l’autoconsommation collective et les réseaux intelligents le positionne à la pointe des approches européennes de décentralisation énergétique. Par rapport à des programmes plus sectoriels (par exemple, axés uniquement sur la rénovation), Tepos offre une vision systémique.

**Impacts sur la Maintenance, Cybersécurité et Performance :** La massification des installations EnR et des systèmes de gestion de l’énergie (smart grids, stockage) implique une évolution des besoins en maintenance. Il faut des compétences nouvelles pour la maintenance des onduleurs, des systèmes de stockage, des bornes de recharge, et des réseaux intelligents. La cybersécurité devient un enjeu majeur, car la connectivité accrue des infrastructures énergétiques les expose à des risques de cyberattaques. Une vigilance accrue et le déploiement de protocoles de sécurité robustes sont nécessaires pour garantir la résilience et la continuité des services. Une performance optimale des systèmes peut être améliorée par une maintenance prédictive et une gestion intelligente des flux énergétiques, mais nécessite des investissements continus dans la formation et les outils de supervision.

**Recommandations Pratiques :** Les collectivités territoriales doivent impérativement constituer des équipes projet pluridisciplinaires (urbanisme, énergie, finances, développement social). Il est recommandé de s’appuyer sur l’expertise des agences comme l’ADEME et les collectivités reconnues dans le programme. La mise en place d’un diagnostic territorial approfondi des besoins et des potentiels est la première étape. La collaboration entre acteurs publics, privés et citoyens est essentielle pour le succès des projets d’autoconsommation et de développement d’EnR. Enfin, une communication transparente et pédagogique est cruciale pour l’acceptabilité sociale des projets. L’intégration des jumeaux numériques pour la gestion et la planification des infrastructures énergétiques et de réseaux d’eau/assainissement peut offrir des perspectives d’optimisation sans précédent, améliorant la maintenance et la performance globale.

Régions concernées

L’ensemble des territoires français (communes, intercommunalités, départements, régions) sont concernés. Les régions particulièrement dynamiques en matière de transition énergétique (ex: Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, Grand Est) sont souvent pionnières.

Actions mises en œuvre

Lancement de la 3ème édition du programme Tepos, accompagnement des collectivités, soutien financier et technique, définition d’objectifs de performance énergétique et de réduction d’émissions, promotion d’initiatives locales, développement de partenariats.

Perspectives à court et moyen terme

Augmentation significative des projets locaux de transition énergétique, intensification des investissements dans la rénovation et les EnR, émergence de nouvelles compétences, renforcement de la gouvernance énergétique locale, intégration croissante des technologies numériques.

Impact attendu

Impact environnemental : Réduction significative des émissions de GES et de la consommation d’énergies fossiles. Impact économique : Création d’emplois locaux non délocalisables (rénovation, installation EnR), développement de filières industrielles vertes, économies d’énergie pour les collectivités et les citoyens. Impact social : Amélioration du confort thermique des logements, renforcement de la cohésion territoriale, sensibilisation accrue aux enjeux écologiques. Impact politique : Renforcement des compétences des collectivités, décentralisation de la politique énergétique, atteinte des objectifs climatiques nationaux et européens.

Exemples et références

Des collectivités pionnières dans les éditions précédentes ont vu leur consommation énergétique globale diminuer de plus de 25% et leur production d’énergies renouvelables augmenter de près de 20% en 5 ans.