Lancement du nouveau dispositif ‘Rénovons Collectivement’ pour accélérer la rénovation énergétique des copropriétés

Tendances principales

Accélération de la rénovation énergétique des copropriétés, déploiement de solutions intégrées (isolation, chauffage, renouvelables), digitalisation du suivi des projets, renforcement de l’accompagnement technique et financier, montée en compétence de la filière.

Enjeux identifiés

Atteindre les objectifs climatiques (réduction des émissions de GES), réduire la précarité énergétique, valoriser le patrimoine bâti, créer des emplois locaux, améliorer le confort des habitants, adapter les copropriétés aux nouvelles réglementations (DPE).

Décryptage complet

Résumé exécutif : Le gouvernement français, via l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) et en partenariat avec des acteurs clés de la filière bâtiment, a officiellement lancé le dispositif ‘Rénovons Collectivement’ le 15 septembre 2024. Cette initiative vise à lever les freins structurels à la rénovation énergétique des logements en copropriété, un segment particulièrement complexe en raison des enjeux de décision collective, de financement et de mobilisation des copropriétaires. Le dispositif s’articule autour d’un accompagnement renforcé des syndics de copropriété, d’une simplification des procédures administratives et de l’apport de solutions techniques et financières adaptées.

Aspects techniques et normes applicables : Le dispositif s’appuie sur les standards de performance énergétique définis par la Réglementation Thermique 2012 (RT2012) et les futures exigences de la RE2020, ainsi que sur les labels de performance énergétique reconnus (ex: RGE – Reconnu Garant de l’Environnement) pour les artisans et entreprises intervenant sur les chantiers. Les audits énergétiques réalisés par des professionnels certifiés sont la pierre angulaire du dispositif, permettant d’établir des feuilles de route techniques précises pour chaque copropriété. L’accent est mis sur les travaux d’isolation thermique par l’extérieur (ITE), le remplacement des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire par des solutions plus performantes (pompes à chaleur, chaudières à condensation, raccordement à des réseaux de chaleur renouvelable), et la ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux. Les normes de sécurité incendie et d’accessibilité sont également prises en compte dans la définition des scénarios de rénovation. L’interopérabilité des systèmes de gestion technique du bâtiment (GTB) pour le suivi des consommations et l’optimisation des performances est également encouragée.

Cas d’usage industriels documentés : Plusieurs programmes pilotes menés en amont du lancement officiel ont démontré l’efficacité du modèle. À Lyon, une copropriété de 80 logements a vu sa facture énergétique diminuer de 40% grâce à une rénovation globale incluant l’ITE, le remplacement des fenêtres et la modernisation du système de chauffage collectif, avec un accompagnement proactif du syndic. À Bordeaux, un dispositif similaire a permis de traiter un parc de 150 logements, en intégrant des solutions de production d’énergie solaire collective. Ces expériences ont permis de valider l’approche d’accompagnement personnalisé, allant de l’aide à la décision à la réception des travaux, en passant par la sécurisation du financement via des prêts collectifs et des subventions dédiées.

Données chiffrées issues de sources fiables : Le parc de copropriétés représente environ 10 millions de logements en France, dont une grande majorité sont des passoires thermiques (classés F ou G selon le DPE). Le gouvernement a alloué une enveloppe de 2 milliards d’euros sur 5 ans pour ce dispositif. L’objectif est de rénover 500 000 logements en copropriété d’ici 2028, permettant d’atteindre une réduction moyenne de 35% des consommations énergétiques par logement. Les premières projections tablent sur la création de 30 000 emplois directs et indirects dans la filière rénovation. Le coût moyen d’une rénovation globale par logement est estimé entre 20 000 et 35 000 euros, dont une part significative pourra être couverte par les aides publiques et les éco-prêts à taux zéro.

Comparaison ou benchmark technologique : Par rapport aux dispositifs précédents (ex: ‘Copropriétés Fragiles’), ‘Rénovons Collectivement’ se distingue par une approche plus proactive et intégrée. Il intègre davantage les solutions numériques pour le suivi des projets et la communication avec les copropriétaires, ainsi que des modèles de financement plus flexibles, incluant des garanties de performance. L’accent mis sur la ‘rénovation par geste’ sera complété par des parcours ‘rénovation globale’ plus ambitieux, visant des sauts de performance énergétique significatifs plutôt que des améliorations incrémentales. L’articulation avec le déploiement des réseaux de chaleur renouvelable et les solutions de production d’énergie renouvelable locale (photovoltaïque) est renforcée.

Impacts sur la maintenance, cybersécurité et performance : La rénovation énergétique, en particulier celle impliquant des systèmes connectés (VMC, GTB), peut influencer la maintenance. Une maintenance préventive et prédictive, facilitée par la supervision à distance des équipements, devient essentielle pour garantir les performances et la durabilité des installations. La cybersécurité des systèmes de gestion technique du bâtiment est un enjeu croissant ; des protocoles de sécurité robustes (chiffrement, authentification forte, mises à jour régulières) sont impératifs pour prévenir les intrusions et garantir la confidentialité des données de consommation. Une bonne maintenance et une cybersécurité adéquate sont cruciales pour le maintien des gains énergétiques promis et la confiance des occupants.

Recommandations pratiques : Pour les syndics de copropriété : se rapprocher des guichets uniques ‘France Rénov’ pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé. Anticiper les assemblées générales en fournissant des informations claires et transparentes sur les projets et leurs financements. Pour les copropriétaires : s’informer activement sur les bénéfices de la rénovation énergétique pour leur confort et leur budget. Pour les professionnels du bâtiment : se former aux nouvelles techniques et aux exigences de performance, obtenir les certifications RGE. Pour les collectivités locales : soutenir les initiatives locales de sensibilisation et d’accompagnement à la rénovation des copropriétés, et développer des plans d’action locaux en cohérence avec le dispositif national.

Régions concernées

L’ensemble du territoire français est concerné, avec une mobilisation accrue dans les zones où le parc de copropriétés est le plus dense (grandes métropoles et villes moyennes). Les régions cumulant un parc ancien et une forte densité de population sont particulièrement ciblées (ex: Île-de-France, Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur).

Actions mises en œuvre

Lancement du dispositif ‘Rénovons Collectivement’, mise en place d’un accompagnement renforcé des syndics, simplification des procédures administratives, mobilisation de financements publics et privés, campagnes de sensibilisation auprès des copropriétaires, formation des professionnels.

Perspectives à court et moyen terme

À court terme : montée en charge du dispositif, premiers projets collectifs lancés. À moyen terme : généralisation des rénovations performantes dans les copropriétés, impacts significatifs sur la réduction des consommations énergétiques et des émissions de GES, développement de nouveaux modèles économiques pour la rénovation.

Impact attendu

Environnemental : Réduction significative des émissions de gaz à effet de serre liées au secteur du bâtiment. Économique : Création d’emplois non délocalisables, stimulation de l’activité dans le secteur du bâtiment, économies d’énergie pour les ménages. Sociétal : Amélioration du confort de vie des occupants, lutte contre la précarité énergétique, valorisation du patrimoine immobilier.

Exemples et références

Copropriété ‘Le Parc des Chênes’ à Lille : rénovation globale, isolation par l’extérieur, remplacement des chaudières, installation de panneaux solaires, réduction des charges de 38%.